Comment aider mon adolescent à sortir de l'échec scolaire ? Parole de coach scolaire et d’ancienne prof.
- isabellecataldocoach
- 2 janv.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 avr.
SOMMAIRE
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Cet article s’adresse aux parents d’adolescents qui semblent se moquer de leur échec. Si votre enfant est en souffrance par rapport à ses difficultés scolaires, c’est une autre problématique qui fera l’objet d’une autre vidéo.
Un jeune en échec scolaire est forcément en souffrance, seulement, il ne le reconnaît pas. Le quotidien des parents dans cette situation est rempli de stress, de crises de nerfs pour faire les devoirs, pour le faire réagir. Vous êtes peut-être passés par des phases de lassitude, d’abandon et de découragement.
J’ai suivi en coaching une maman qui se désespérait de rentrer chez elle le soir, parce qu’elle savait que son fils de 15 ans allait être sur la console, totalement désinvolte, sans avoir fait ses devoirs, et qu’une deuxième journée de travail l’attendait. Souvent, vous avez tout essayé : les cours particuliers, les menaces, les punitions jusqu’à abandonner.

Personne n’a le droit de vous juger. Être parent est compliqué d’autant plus que la société nous impose un modèle selon lequel la réussite induit le bonheur et où l’échec est l’opposé de la réussite et donc de l’épanouissement. Quand j’étais étudiante, je travaillais en tant que caissière pour payer mes études. J’ai rencontré à l’époque Marcelle qui était proche de la retraite et qui avait toujours été caissière. Elle était heureuse et se rendait tous les jours avec entrain au travail. Bien sûr, elle ne partait pas en vacances plusieurs fois par an, n’avait pas une villa de luxe et des voitures de sport, mais elle était épanouie. Pour moi, elle avait réussi. Et vous qu’en pensez-vous ?
J’accepte l’échec de mon ado
Voici mon premier conseil : acceptez le décrochage scolaire de votre fils ou de votre fille. Attention, ne partez pas en courant ! Accepter l’échec de votre ado ne signifie pas renoncer, mais au contraire en faire une force. Cela vous apportera de la sérénité et de la complicité avec votre fille ou votre fils et c’est le résultat que l’on cherche à atteindre.
Nelson Mandela disait : “Je ne perds jamais, soit je gagne soit j’apprends”. Là est l’utilité de l’échec : en faire une force. De cette façon, l’échec n’existe pas.
Mes propos provoquent sûrement de la peur chez vous : “mon ado va croire que j’ai démissionné”. Pas du tout ! Jusqu’à présent est-ce que ce que vous avez essayé a fonctionné ? Si la réponse est non, il est temps d’essayer une autre façon de faire. Einstein disait : “La folie, c’est de faire toujours la même chose, et d’espérer un résultat différent”. Si vous avez essayé les cours particuliers, si vous avez crié, puni, abandonné, il est temps d’essayer d’accepter positivement l’échec de votre enfant. Actuellement dans le conflit, vous brassez de l’air, vous stressez, vous n’êtes pas inspirant et votre ado n’a aucune envie de vous écouter. Le lien est perdu et argumenter ne sert à rien.
L’urgence est de faire redescendre la pression. Évidemment qu’il est peu probable de voir sa moyenne monter de 5/20 à 15. Ce n’est pas le but. Aujourd’hui, les reconversions professionnelles et les formations tardives sont légion. Rien n’est joué d’avance et votre enfant ne sera pas continuellement en échec. Il ne faut pas anticiper le pire. Les faits sont ceux-ci : pour l’instant, il est en décrochage scolaire, cela ne nous dit rien de lui pour l’avenir.
Dès maintenant, sortez une feuille de papier et demandez-vous ce que cet échec vous apprend de positif sur votre enfant. A-t-il besoin de plus de temps ? De travailler à son rythme ? A-t-il besoin de bouger ? D’utiliser ses mains pour produire ?

Si vous êtes persuadé que l’échec n’existe pas, vous allez dédramatiser et pouvoir devenir un travailleur de l’ombre qui va laisser son enfant face à ses responsabilités.
Pour cela, je vous conseille de ne plus regarder ses devoirs. Vous choisissez une durée. Deux semaines ? Trois semaines ? Un mois ? Que peut-il se passe de pire ? Il est déjà en décrochage ! Cette stratégie est gagnante pour deux raisons. En vous retirant de l’équation, vous laissez votre enfant face à ses responsabilités, s’il s’enfonce davantage, vous pourrez argumenter qu’il a encore besoin de vous, s’il sort de son marasme, il est inutile de vous expliquer que le défi est gagné.
Même stratégie concernant les choix d’orientation. Arrêtez de mettre la pression. La direction de l’établissement sera là pour prendre la suite et remettre votre enfant face à ses responsabilités.
Je prends soin de moi
En redevenant inspirant, rayonnant, vous montrerez que le changement est possible : je criais/je ne crie plus, je stressais/je ne stresse plus. Vous mettez en place un autre système.
Pendant que vous lâcherez prise concernant votre ado, vous aurez le temps de penser à vous. Il n’y a pas plus puissant en parentalité, qu’un parent qui travaille sur lui. Les enfants apprennent par imitation. Si vous êtes épanouis, votre enfant le sera. Le deuxième point est donc celui-ci : prenez soin de vous. Le lien entre vous et votre ado ne doit pas uniquement reposer sur l’école, intéressez-vous à ses centres d’intérêt, partagez les vôtres, recréez du lien.
Je suis un travailleur de l'ombre
Dernière stratégie puissante : provoquer des discussions à l’attention de votre ado sans qu’il ne soit désigné comme interlocuteur principal. Vous pourrez de ce fait transmettre des messages sans avoir un ton moralisateur. Par exemple : lors d’un appel avec une amie, abordez des questions philosophiques. Quel est le sens de la vie ? C’est quoi la réussite ? Abusez des citations inspirantes sur les murs de la maison. Ne soyez plus le parent rabat-joie, mais le parent joyeux, complice et dont les conseils sur la vie sont à suivre puisque vous êtes vous-même heureux. Si vous réussissez, votre ado le peut aussi !
Bonne aventure parentale, chers parents !
Isabelle Cataldo,
coach professionnelle certifiée, spécialisée en parentalité, adolescence et scolarité. Vous pouvez me contacter pour un coaching privé: isabellecataldo@ic-coaching.fr
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