Mon enfant est toujours puni à l'école: que faire? Conseils de coach scolaire et d'ancienne prof

SOMMAIRE

Les limites du système

Des questions à te poser absolument

Ce que le jeune vit

Comment agir efficacement ?

Voir la vidéo sur la chaîne YouTube Isabelle Cataldo Coaching

Il revient le soir avec un mot dans le carnet, tu reçois un mail du collège t’informant que ton fils a été collé, ta fille t’informe qu’elle a été sortie de la classe. Des situations stressantes quand elles sont récurrentes. Tu n’es pas le seul ou la seule dans cette situation, rassure-toi, mais que faire ?

Les limites du système

En tant qu’ancienne prof, je peux t’assurer que beaucoup d’enfants se font punir. Pas seulement ton fils ou ta fille. Pourquoi ? Parce qu’un enseignant a une classe de 30 élèves face à lui et s’il veut que le cours se passe bien, il doit imposer son autorité. Alors tous ceux qui sortent du cadre se font punir, en espérant qu’ils cessent d’être agités ou qu’ils fassent leurs devoirs.

C’est pour cette raison que j’ai quitté l’Éducation nationale, je ne pouvais plus faire face à des élèves en mal être que j’étais obligée de « punir » pour pouvoir faire mon cours, alors qu’à côté en tant que coach je prônais le respect et l’écoute. Mais comment faire du développement personnel quand tu es 1 contre 30 ? Bref, tout ça pour te dire que le problème n’est pas ton enfant, mais le système surchargé, mal adapté, qui est incapable d’être bienveillant ni envers les jeunes ni envers les enseignants. Cela étant dit, tu vas bien devoir agir pour améliorer la situation, parce que l’école, elle, n’est pas près de changer.

Des questions à te poser absolument

Un enfant souvent puni par les enseignants n’est pas forcément un mauvais élève ou un jeune irrespectueux. La majorité des fois, cette situation est symptomatique d’un malaise. Il est temps d’essayer de l’identifier.

Si ton fils ou ta fille n’arrive pas à rester assis sur sa chaise, qu’il répond aux enseignants ou qu’il a du mal à se mettre au travail, tu peux te poser ces questions :

A-t-il un TDA/H ?

Est-il hypersensible ?

Dort-il assez?

Est-il immature émotionnellement ?

Mange-t-il trop de sucre ?

Est-ce qu’il s’ennuie ? Si c’est le cas, est-il possible qu’il soit HPI ?

Reproduit-il des situations qu’il vit à la maison ?

Ou tout simplement, cherche-t-il à repousser les limites, à tester l’adulte ?

Une fois que tu as fait le tour de ces questions, tu auras certainement des éléments de réponse qui vont t’aider à agir en pleine conscience. Parce que lorsque la punition devient systématique, elle joue le rôle de communication inversée : « J’ignore comment dire ce que je ressens, alors je dérange, au moins on fait attention à moi. »

Ce que le jeune vit

Un enfant souvent puni est un enfant en souffrance. Il se sent stigmatisé, à tort ou à raison. Il pense que le professeur ne voit que lorsque lui est agité et ne voit pas les autres. C’est possible. Ta fille est peut-être moins discrète que ses camarades dans ses bavardages et il est facile de lui faire porter le chapeau quand tu dois mener ton cours à bien avec 29 autres élèves à motiver.

Les punitions engendrent une baisse de l’estime de soi. Ben, oui, être puni est dévalorisant ! Elles peuvent aussi entraîner une position de repli « je vais dormir sur ma table, au moins, je n’aurai plus de problème » ou au contraire « je vais lui montrer à ce prof qui aura le dernier mot » !

L’école devient un lieu de torture et pourtant il faut s’y rendre tous les jours. Quelle galère !

Si l’école a lâché ton enfant, ne le lâche pas à ton tour. Sois présent pour ton fils ou ta fille, sans pour autant l’excuser, car oui, la société est faite de contraintes, comme l’école, et il ne pourra pas toujours s’en dispenser. Comprends-le et accompagne-le sans lui donner 100 % raison.

Comment agir efficacement ?

1) L’écoute active : pose des questions ouvertes à ton enfant, sans jamais juger ses réponses. Accueille sa colère ou sa tristesse et fais-le réfléchir sans donner de solutions. Exemple :

« Comment tu aurais voulu que le professeur agisse ? », « À sa place, tu aurais fait quoi ? », «Qu’est-ce que tu peux changer de ton côté pour ne pas reproduire la situation ? »

2) Une fois que tu t’es posé les questions que je t’ai citées plus haut, agis en conséquence : faut-il prendre rendez-vous avec un spécialiste ? Ton fils ou ta fille gagnera toujours à être entendu.e ou suivi.e par un professionnel : psychologue, médecin, coach, kinésiologue, naturopathe, etc.

3) Travaille en collaboration avec l’école. C’est le travail des enseignants et de l’équipe scolaire de gérer les élèves en difficulté. Ils apprécieront que tu sois derrière ton enfant et que tu collabores avec eux. Réponds présent aux rendez-vous qu’on te donne pour parler de la situation de ton enfant, même si tu as l’impression que c’est infructueux, tu montres que tu es là, que tu n’as pas abandonné. De même, n’hésite pas à solliciter des rendez-vous. Si ton enfant se fait toujours punir en maths, il est utile d’avoir un rendez-vous en présence de ton jeune et du prof. La discussion ne peut être que bénéfique.

4) Aide ton enfant à se connaître, à détecter ses comportements qui peuvent paraître débordants et à les anticiper. N’hésite pas à lui acheter une balle antistress qu’il peut prendre en classe. Moi j’autorisais même mes élèves qui avaient besoin d’une soupape de décompression à dessiner dans leur cahier, quand écouter le cours était trop lourd pour eux. Tu peux en parler avec l’équipe enseignante. Ne t’excuse pas de chercher des solutions !

5) Redonne confiance à ton enfant en l’aidant à exprimer ses émotions. Je me répète, mais il y a foison de livres aujourd’hui, de jeux, de vidéos, de ressources sur Internet qui vont t’aider à mieux le comprendre et à te sentir entourée et ton enfant par la même. Je te mets en lien mon cahier d’activité sur la confiance en soi (existe en version fille et garçon), car un enfant qui a confiance en lui est un enfant qui n’aura pas besoin de s’agiter pour se sentir exister.

Je te souhaite plein de courage. Je sais à quel point il est stressant pour toi que ton enfant n’entre pas dans le moule. Pourtant, à force de vouloir entrer dans le moule, on en devient tarte… Le système scolaire n’est pas adapté à tout le monde, c’est juste une étape à passer.

Courageuse aventure parentale, cher parent !

Isabelle Cataldo,

coach professionnelle certifiée, spécialisée en parentalité, adolescence et scolarité. Vous pouvez me contacter pour un coaching privé : isabellecataldo@ic-coaching.fr