Mon enfant fait des caprices: comprendre sans céder, gérer et anticiper

SOMMAIRE

Un ca — quoi ?

Que faire pendant la crise ?

Que faire après la crise ?

Voir la vidéo sur la chaîne YouTube Isabelle Cataldo Coaching

« Je veux des bonbons », « je veux le jouet » ! Allez, qui n’a jamais été témoin d’un enfant qui fait un caprice dans un supermarché ? Pire, qui n’a pas vécu la crise de son enfant qui crie non, voire se roule par terre devant tout le monde pour obtenir ce qu’il désire. Si c’est ton cas, dans cet article, je t’explique ce qui se cache derrière un caprice, je te donne mes meilleures astuces pour gérer la crise (et non n’attends de moi que je préconise de céder à la demande de ton loulou et la louloute). Enfin il n’y a rien de mieux que d’apprendre à anticiper les caprices pour les éviter et pour cela je te donne 5 idées irrésistibles pour apprendre à ton enfant à gérer sa frustration.

Un ca — quoi ?

C’est quoi un caprice, au juste ? Dans le dictionnaire la définition est la suivante : une envie subite et passagère fondée sur la fantaisie et l’humeur. Jusqu’ici, on est d’accord, surtout qu’en tant qu’adulte, qui n’a jamais cédé pas à ses petits caprices de temps en temps ? La différence avec ton enfant ? Son cerveau est immature. Vraiment immature. Son cortex, qui est le siège de la raison, est en construction. Ce même cortex est supposé raisonner le cerveau limbique, qui est le siège des émotions. Cependant, le cortex n’est achevé que vers l’âge de 25 ans. Tu imagines donc l’état du cortex d’un enfant de 4 ans ! Quand il veut quelque chose, ce sont ces émotions qui parlent. Est-ce une raison pour céder au caprice ? Bien sûr que non !

Mais comprendre permet de faire preuve de bienveillance. Ton enfant n’est ni méchant ni capricieux, il ne sait tout simplement pas encore comment gérer la frustration. Et pour apprendre à la gérer, ben, il a besoin de tester les limites. Qu’est-ce que papa et maman acceptent ? Qu’est-ce qu’ils refusent ? Alors, surtout ne cède pas, mais agis logiquement. Ne colle pas non plus l’étiquette de capricieux ou capricieuse à ton fils ou ta fille, sinon ce dernier ou cette dernière va s’y conformer, comme toutes les étiquettes que l’on colle sur nos enfants. Retiens juste que ton bambin est un apprenti adulte. Un caprice est une parfaite situation d’apprentissage. Alors, oui, il n’est pas toujours facile de rester calme, je sais, mais accroche-toi ! Si tu tiens bon, ça va passer.

Que faire pendant la crise ?

Tout d’abord, si le caprice survient en public, affranchis-toi du regard des gens. De toute manière, tu croiseras toujours des personnes prêtes à critiquer : ton enfant court, il est hyperactif, ton enfant est calme, il est mal dans sa peau, ton enfant fait un caprice, il est mal élevé. OK, Michelle, tu repasseras pour les conseils non sollicités.

Ensuite : respire ! Oui, tu vas vivre quelques minutes bien pénibles, autant être prêt.e. à faire face à la tornade. En respirant, tu oxygènes ton cerveau, ton corps et tu seras plus apte à agir en pleine conscience.

Après t’être ventilé, mets-toi au niveau de ton enfant pour garder le contact visuel. N’hésite pas non plus à garder le contact physique : une caresse sur le bras ou sur la joue. Ses émotions positives vont reprendre le dessus.

Ensuite ? Tu peux agir de différentes façons pour gérer la crise. Ton discours est important pour calmer ton fils ou ta fille. Moi je te conseille, cette technique : compatis avec ton enfant en reconnaissant qu’il vit une situation très frustrante. Par exemple, s’il veut se coucher plus tard que prévu et qu’il hurle à la mort tel un loup-garou galvanisé par la lune, tu peux lui dire ceci : « C’est vrai que ce serait génial si on pouvait se coucher très tard dans la nuit ! Moi, j’irai danser toute la nuit, ou je regarderais tous les films qui me font envie. Et toi tu ferais quoi ? » Tu verras comme cette méthode est magique ! Tu ne nies pas sa souffrante, tu embrayes sur une discussion sympa et ton enfant a le temps de redescendre. Ça y est la crise est passé, parce que ses émotions ont pu être régulées. Évidemment, tu ne cèdes pas, sinon il va comprendre que « faire un caprice » permet d’obtenir ce qu’il veut.

Attention : si tu es en grande détresse, par exemple, en plein milieu d’un magasin, ton enfant se roule par terre, et toi tu es rouge de honte : arrête les bla, bla, ne parlemente plus et quitte le magasin. Définitivement ou pour quelques minutes. Mais encore une fois, tiens ta position.

Que faire après la crise ?

Après la crise, c’est vraiment après la crise. Attends le lendemain s’il le faut ou quelques heures plus tard, quand ton enfant est calme et que toi aussi tu es détendue.e, ca,r soyons honnêtes, ces scènes mettent nos nerfs à rude épreuve. Là tu peux féliciter ton enfant pour avoir réussi à gérer ses émotions. Mieux encore, tu peux lui demander : « Comment as-tu réussi à réagir comme un grand ? ». C’est plus constructif que les applaudissements. Enfin, n’aie de cesse de répéter qu’on peut tous être en colère à un moment, mais qu’il est important de le dire dans le calme et le respect des autres. Et il n’y a pas d’âge pour tenir ce discours. Même un bébé de deux ans comprendra ton intention, ta bienveillance derrière les mots qui restent abstraits.

Éviter les caprices : un travail en amont.

1) Ton enfant est fatigué ? Ne le traîne pas dans un supermarché. Son état de fatigue augmente la probabilité des crises. Je sais, c’est contraignant, mais ça t’apprend l’adaptabilité. Tu iras chercher la prochaine fois le papier toilette dont tu as besoin et en attendant tu utilises des mouchoirs jetables, du sopalin ou tu vas direct dans la douche pour te laver le fessier.

2) Au quotidien, privilégie les routines. Elles sont sécurisantes. « On est samedi ? Et le samedi, tu as le droit à quoi ? 5 bonbons ! Super ! » Ton enfant apprendra à attendre et savourer.

3) Au quotidien, également, donne-lui la possibilité de faire des choix. Un caprice est souvent un moyen pour ton enfant de réclamer de la liberté, du libre arbitre. Et ça donne : « Tu préfères mettre ton bonnet ou tes bottes en premier ? », « Tu préfères prendre ta douche avant ou après le dîner ? ». Plus ton enfant se sentira libre, moins il aura besoin de tester tes limites.

4) Apprends à ton loulou ou ta louloute, la frustration, grâce aux petits non sans grande importance. « Non, tu ne peux pas laisser traîner tes jouets par terre », « Non, tu ne peux pas avoir 20 minutes de tablette, mais tu peux en avoir 15, comme d’habitude ». Tu l’auras compris : petit à petit, l’oiseau fait son nid.

5) Enfin, le dernier conseil et non des moindres : apprends à ton enfant à reconnaître ses émotions. Plus tôt il pourra mettre des mots sur ce qu’il ressent, plus facilement il réussira à te faire part calmement de ses frustrations. Il existe plein de livres et de jeux sur les émotions pour ça. Et rien de mieux finalement que les discussions parent-enfant dès le plus jeune âge.

Pour conclure, anticipe, anticipe et anticipe encore ! Et malgré tout, si une crise arrive rappelle-toi que ton enfant ne te veut pas du mal, il n’est ni méchant ni capricieux. Il cherche juste un moyen de faire différemment. Montre-lui !

Bienveillante aventure parentale, cher parent !

Isabelle Cataldo,

coach professionnelle certifiée, spécialisée en parentalité, adolescence et scolarité. Vous pouvez me contacter pour un coaching privé : isabellecataldo@ic-coaching.fr