TDA/H chez l'enfant et l'adulte : identifier le diagnostic et les symptômes pour bien le vivre !
- isabellecataldocoach
- 17 juin
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 juin
SOMMAIRE
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Le TDA/H, en vrai, c’est quoi ? Parce que tout le monde en parle, mais ce tapage médiatique a tendance à stigmatiser ce trouble qui mérite d’être réellement compris pour être bien vécu. Alors, oui, ce que l’on retient, c’est que le trouble dissociatif de l’attention avec ou sans hyperactivité se manifeste par une difficulté à se concentrer, et donc à être attentif. Il est aussi marqué par une impulsivité, notamment chez l’enfant qui va sans cesse couper la parole ou ne pas avoir de filtres dans ses propos. Chez l’adulte, cette impulsivité est possible, mais compte tenu de la maturité du cerveau, elle est moins visible. En revanche, un adulte aura une grande tendance à procrastiner. Comme un enfant, d’ailleurs. Pas parce que c’est un fainéant, mais parce que son cerveau fonctionne différemment. Enfin, Le TDA peut être accompagné d’hyperactivité, d’agitation, mais ce n’est pas systématique.

Alors ? Le TDA/H, c’est quoi ? Dans cet article, je t’explique l’origine biologique de ce trouble, je te liste dans les faits les comportements qu’il engendre chez un enfant comme un adulte, je t’expose les sentiments qu’il provoque chez les personnes qui en sont atteintes et les 6 façons concrètes et efficaces qui permettent de bien le vivre.
Biologie, aide-moi à comprendre !
Le TDA/H s'explique principalement par un déficit en dopamine. Cette hormone joue un rôle dans la motivation et le plaisir. La dopamine est un neuromédiateur, c’est-à-dire qu’elle crée le lien entre les neurones. Et les neurones, c’est quoi ? Ce sont les cellules qui transmettent et traitent les informations. Tu l’auras compris : un déficit en dopamine empêche les neurones de communiquer efficacement entre eux. Leur travail est plus long, demande plus d’énergie. Une personne ayant un TDA/H est alors plus impulsive parce que l’information n’a pas le temps d’être traitée. De même, elle a plus de mal à rester attentive, car toutes les informations se bousculent sans être priorisées. Tu imagines l’énergie que ça demande ? Difficile d’être concentré et efficace avec un cerveau qui dysfonctionne ! Le TDA/H n’est évidemment pas un manque de volonté ou de la paresse !

Ce trouble touche entre 3 % et 5 % de la population mondiale. En France, on considère que cela représente un ou deux élèves par classe.
Les causes du TDA/H sont encore inconnues. On a cependant identifié les facteurs qui le favorisent. Principalement, il s’agit de l’hérédité. Hé, oui, si un parent a lui-même un TDA/H, il a 25 % de probabilité de le transmette à son enfant. Des études ont également montré que les conditions de la naissance d’un nourrisson peuvent être des facteurs de risques. Cela concernerait les enfants nés bien avant le terme et les enfants nés lors d’un accouchement particulièrement difficile, mais ce n’est pas absolument pas systématique. Encore une fois, ces facteurs augmentent seulement les risques de développer un TDA/H par rapport à un enfant qui aurait connu des conditions néonatales plus douces.
Au quotidien, ça donne quoi ?
Déjà, pour partir sur une note positive, sache qu’Emma Watson, l’actrice qui a joué le rôle d’Hermione Granger dans les films Harry Potter, est atteinte d’un TDA/H qu’elle soigne avec la prise de Ritaline, même à l’âge adulte.
Oui, alors n’attends pas de moi que je me fasse la détractrice de ce médicament qui est utilisé depuis plus de 60 ans dans la majorité des pays du monde, alors que la France ne l’a « découvert » qu’il y a 25 ans seulement. Lors de mes séances de coaching, je suis énormément d’adolescents et d’adolescentes et d’adultes atteints de TDA/H, et je dois avouer qu’à chaque fois que ces derniers prennent de la Ritaline, leur quotidien est grandement amélioré. Si le TDA/H a bien une cause biologique, il doit être soigné biologiquement ! Dernièrement, Louane, la chanteuse, a beaucoup communiqué sur son TDA/H diagnostiqué à l’âge de 8 ans. Deux exemples qui, malgré tous les aspects négatifs que présente ce trouble, laissent entrevoir de l’espoir pour le futur. Tu verras, d’ailleurs en fin d’article, que je te donne la meilleure solution pour bien le vivre, et les exemples d’Emma Watson et Louane sont significatifs.
J’en reviens à mes moutons : au quotidien, ça donne quoi ? Les principaux symptômes sont donc l’incapacité à se concentrer, à canaliser ses pensées et parfois son corps. Il y a des enfants atteints de TDA qui sont pourtant très sages. Sur leur bulletin scolaire, on peut lire qu’ils sont « dans la lune ». Ils sont agités en pensées, mais pas dans leur corps. Leur diagnostic est souvent tardif, parce qu’ils ne posent pas de problème de comportement.
J’insiste sur le fait que le TDA/H n’est pas un problème en soi, ce sont ses conséquences qui le sont, dans un contexte scolaire ou professionnel pour les adultes. Il peut aussi entraîner des difficultés dans les relations aux autres qu’elles soient amicales, amoureuses ou encore une fois professionnelles. Tu l’auras compris, c’est le contexte qui rend le TDA/H compliqué à vivre.
Les enfants ayant en plus de l’hyperactivité, sont agités et agacent au quotidien. Leur diagnostic est souvent posé plus rapidement par rapport aux enfants dits « dans la lune ». Ben, oui, ils dérangent beaucoup plus… Et ce sont plus souvent des garçons.
Là où un enfant sans trouble va inhiber les distractions qui l’entourent pour se concentrer sur une tâche, un enfant atteint par un TDA/H est très sensible aux distracteurs. Ces distracteurs sont d’ordre interne : le fait d’avoir une multitude de pensées qui viennent sans arrêt et sans pour les prioriser. Ils sont aussi d’ordre externe : tout ce qui entoure, comme le bruit, un oiseau, une tasse qui traîne. Un enfant va donc avoir du mal à hiérarchiser l’information et à passer à l’action.

Tout comme les adultes qui vont oublier des rendez-vous, ou qui, lorsqu’ils commencent le ménage de la maison, vont y consacrer 3 h parce qu’ils passent d’un distracteur à un autre. «Je range la cuisine, mince, il n’y a plus de piles dans le décapsuleur, je vais les chercher dans le placard, mince, la porte du placard est cassée, je vais la réparer, où est mon marteau, dans les WC, je vais nettoyer la cuvette. » Bref, tu as compris !
TDA/H quand tu me complexes !
Les personnes, enfants ou adultes, atteintes d’un TDA/H, lorsqu’elles ne sont pas encore diagnostiquées, et même quand elles le sont, sont victimes du jugement des autres. On les voit comme perturbateurs, sensibles, irrespectueux, fainéants, et souvent mauvais élèves. Le TDA/H n’a pourtant aucun rapport avec l’intelligence, malheureusement, il demande tellement d’efforts de concentration, qu’il génère de l’épuisement et souvent des difficultés scolaires. Un adulte peut également être étiqueté de tête en l’air ou d'inefficace. La procrastination n’est pourtant que la conséquence de dizaines d’idées qui se bousculent dans leur esprit.
Évidemment, chez une personne présentant un TDA/H les sentiments sont exacerbés. Ils ressentent de la frustration et de la tristesse de ne pas réussir ce qu’on leur demande de faire. Ils ont aussi la sensation de n’avoir jamais de temps pour rien. Une tâche basique leur demande énormément d’énergie et donc de temps pour être réalisée, car ils doivent lutter contre leur tendance naturelle à se disperser, résultat du manque de dopamine. N’oublions pas le découragement et le manque d’estime de soi, lots du TDA/H. Ces enfants sont à valoriser au maximum !
C’est grave, docteur ?
Non, ce n’est pas grave, mais c’est bien pénible à vivre au quotidien. Alors voici 6 remèdes pour atténuer les conséquences du TDA/H :
1) Pour un enfant, comme pour un adulte, il est important d’avoir des routines claires et quotidiennes. Elles permettent d’apprivoiser et sécuriser le cerveau. Ce qui est prévisible est rassurant. « D’abord, je me lève, je vais aux toilettes, je déjeune, je me douche, je m’habille, je vérifie mes affaires ». Et chaque jour, on suit le même ordre. Certains adultes compensent même par des listes écrites sur papier ou téléphone. À toi de trouver ton style pour toi ou ton enfant.
2) Sois précis.e concernant les tâches à effectuer. Pour un enfant, il est beaucoup plus clair de dire « mets ton assiette dans le lave-vaisselle » que « débarrasse la table ». Pareil pour un adulte, d’ailleurs. Détaille toujours ! « Lave-toi les dents, puis mets tes chaussures ». Je sais, en tant que parent, ça demande de l’énergie aussi, courage ! Encore plus quand on est parent atteint de TDA/H. Accroche-toi !
3) Face au TDA/H, valorise les efforts et non les résultats. Ton enfant a réussi à se concentrer 30 minutes d’affilées pour apprendre sa leçon ? Bravo ! Pour lui ça veut dire beaucoup ! Adulte, tu as nettoyé le salon rapidement sans être distrait pas la vaisselle qui traînait dans l’évier de la cuisine? Bravo ! On se félicite de ces petites victoires qui en sont des grandes quand on manque de dopamine.
4) Canalise l’énergie ! Que ce soit la tienne ou celle de ton enfant, il est important d’avoir des temps de décharge physique : balade, sport, trampoline, jeux de mouvement. Il faut s’aérer quand on a un TDA/H. Ça remet les idées en place.

5) La passion, encore la passion et rien que la passion ! Voilà le secret de la « guérison » ! Les enfants et adultes atteints d’un TDA/H ne semblent plus avoir de troubles lorsqu’ils sont passionnés par une activité. C’est le seul moment où le cerveau se canalise tout seul et notamment parce que ce bien être produit de la dopamine. Alors, en tant que parent, aide ton enfant à choisir un métier qui le passionne et toi adulte atteint d’un TDA/H choisit de faire de ta passion ton métier.
6) Enfin, le dernier remède, mais le plus important à mes yeux : le traitement médicamenteux. Je sais, c’est un parti pris, mais aujourd’hui comment veux-tu traiter un trouble biologique sans biologie ? La psychothérapie fait du bien et aide n’importe quel humain, mais la psychothérapie ne répare pas le système neuronal. Si des millions de personnes sur la planète vivent avec ce traitement, je te citais plus haut l’actrice Emma Watson, c’est parce qu’il soigne ce trouble et facilite la vie. C’est un fait. Si tu t’inquiètes des conséquences, sache que la Ritaline est prescrite depuis plus de 60 ans et qu’elle est très contrôlée. Sois rassuré. e.

Ainsi, tu l’auras compris, le TDA/H n’est pas le résultat d’un manque d’éducation, c’est un trouble biologique. Bien sûr il peut se coupler avec une éducation laxiste sans repères et l’enfant peut avoir un comportement irrespectueux. On ne peut pas tout mettre sur le compte du trouble. Des enfants sans troubles peuvent être provocateurs et des enfants avec TDA/H peuvent l’être aussi. Tout comme une adulte sans trouble peut être hypersensible et une adulte avec TDA/H aussi. Pour les personnes atteintes , disons qu’il est plus difficile de faire la part des choses, mais c’est possible. Tout est relatif, et j’espère que mon article t’a tout de même éclairé.
Attentive et hyperactive aventure parentale, cher parent !
Isabelle Cataldo,
coach professionnelle certifiée, spécialisée en parentalité, adolescence et scolarité. Vous pouvez me contacter pour un coaching privé : isabellecataldo@ic-coaching.fr




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